Paroles, paroles

Préambule : Il y a quelques temps, je lisais un blog que j’adorais. Lorsque cette demoiselle annonça qu’elle avait trouvé un copain, je me suis dit « on aura moins d’articles ». Fait est dit, son blog mourut.
Il semblerait que la même maladie me soit tombée dessus puisque depuis que mon amoureux est arrivé dans ma vie (même s’il habite à 1400 kms de moi), le nombre d’articles sur ce blog s’est réduit considérablement.
Bref, remédions à cela, et parlons d’un de mes trajets en métro de la semaine dernière.

Alors que je rentrais en métro du boulot pour chercher mes zouaves à l’école, ma voisine de strapontin tchatait sur son portable (je repasse au présent, j’ai du mal avec le passé).

Je lance un œil machinalement (je vous ai déjà dit que je n’étais pas quelqu’un de bien, non ? Je pars du principe que si la personne ne veut pas qu’on lise, elle ne le fait pas dans le métro) et là un mot m’attrape : « Plan Q »… Ma voisine était en train de demander à un certain « Gilles » si leur relation était un plan Q.
Étrange comme question mais le mec lui répond : « si ça ne te dérange pas ».
Elle : « Après 15 ans avec la même personne, j’ai envie de me lâcher un peu. »

Même si (et cette phrase, elle va l’écrire et l’effacer 2-3 fois), elle aimerait bien reconstruire quelque chose un jour. Rien qu’à ces hésitations, on devine que cette fille n’est pas faite pour un plan Q.
Et là, je commence à imaginer les suites de la conversation. Qui se révèlera correspondre parfaitement à mes idées (malheureusement pour la demoiselle).
Lui : « Tu veux qu’on arrête tout ? » (là, le mec sait avec 99% de chance qu’elle dira non)
Elle : « Non. Le jour où je rencontrerai quelqu’un, on arrêtera » (trop facile !)
Lui : « Ok » (on imagine, le « Yes » de vainqueur)
Là, je les laisse un peu dans leur discussion, un peu dégoutée que nous, les filles, nous faisions avoir toutes de la même manière. Et puis, quelques minutes plus tard j’y reviens, et là, horreur :
Elle : « je ne veux pas que tu te fasses virer par ta copine » (ah ouais quand même…)
Elle (bis) : « surtout si tu ne le veux pas » (là, la fille espère une réaction)
Lui : »oui, et je ne veux pas lui faire de mal. Je sais que je suis un salaud, et c’est pas facile d’en être un. »
Alors là, on atteint un niveau élevé. Car le mec sait pertinemment que la nana va lui dire « mais non tu n’es pas un salaud. » Et ça ne loupe pas.
Pour terminer cette conversation, la demoiselle envoie un dernier SMS : »allez, je ne vais pas continuer à te prendre la tête avec ça ».
Il faut préciser qu’elle était arrivée à destination, sinon elle aurait pu continuer très longtemps à envoyer des sms, à attendre que le mec lui renvoie ce qu’elle attende.
J’avais envie de lui crier, fuis le ce garçon, il ne t’apportera rien de bien.

Si jamais tu passes par là, mademoiselle l’inconnue, j’aimerais vraiment que tu m’écoutes deux minutes :

Un plan Q (que je déteste ce mot), ça ne doit effectivement pas prendre la tête, on ne doit rien en attendre et on ne doit pas se préoccuper de la vie de l’autre. Dans ton cas, je sens bien que ce n’était pas ce que tu attendais de lui (même si tu le disais haut et fort. Facile de dire ce que l’autre veut entendre). A ta réaction et tes hésitations, je voyais bien qu’il y avait des sentiments.
Alors, sincèrement, cherche quelqu’un d’autre… quelqu’un de bien. Même après 15 ans avec une personne (je sais ce que c’est, je suis passée par là), on peut de nouveau retrouver quelqu’un de bien, j’en ai rencontré un !! Et je t’assure que ça repose les neurones (et le coeur) de pouvoir compter sur cette personne.